mardi 20 janvier 2009

Washington mène le bal de l’investiture
source:GOOGLE Actualités/ PHILIPPE GRANGEREAU
Un million et demi, deux, peut-être trois millions de personnes sont attendues à Washington pour la prestation de serment de Barack Obama, qui s’annonce monumentale et exceptionnelle à bien des égards. «J’en ai le souffle coupé, s’est épanché le vieux sénateur Edward Kennedy. C’est le point final de deux siècles de la lutte pour les droits civiques… Barack va se retrouver face à la statue d’Abraham Lincoln, devant l’esplanade sacrée où Martin Luther King a délivré son fameux discours "I have a dream". Et juste derrière le Capitole se trouve la Cour suprême, qui a inspiré la révolution moderne des droits civiques en donnant le signal de la déségrégation, voilà cinquante-cinq ans. Incroyable.» L’investiture du premier président noir de l’histoire américaine se doit d’être spectaculaire, somptueuse, vertigineuse. Plus qu’une célébration, ce sera une fête à la fois solennelle et populaire.
Lyrique. Elle a véritablement commencé hier après-midi, avec un concert gratuit, sur les marches du Lincoln Memorial, de Bruce Springsteen, Beyoncé et de nombreuses stars d’Hollywood. Demain, une vingtaine d’écrans géants retransmettront la prestation de serment sur le Mall, la gigantesque esplanade qui relie la Maison Blanche, le Capitole et le Lincoln Memorial. Elle promet d’être lyrique puisque la poétesse noire Elizabeth Alexander lira aussitôt après un texte spécialement composé pour l’occasion. Un clin d’œil, aussi, à John Kennedy, dont la prestation de serment avait été appuyée par l’éloquence du célèbre écrivain Robert Frost. Des dizaines de «bals d’investiture populaires», voulus par le Président, ont lancé l’événement dès vendredi soir. Des milliers de billets gratuits ont été distribués. Celui de samedi soir était ouvert à tous… à condition, pour chaque participant, de s’acquitter d’un prix d’entrée, d’une centaine de dollars minimum.
Les donateurs et militants qui ont levé des fonds importants lors de la campagne d’Obama sont les invités privilégiés de cette investiture. La qualité de l’accueil est directement proportionnelle au montant des contributions apportées à la campagne. Les VIP qui ont ramené plus de 50 000 dollars (37 800 euros) pourront assister aux dix grands «bals officiels», où les Obama ont promis de passer les saluer, s’ils s’acquittent toutefois d’un droit d’entrée supplémentaire de 500 à 2 500 dollars (375 à 1880 euros). Obama, qui soulève un incroyable optimisme auprès de 79 % des Américains selon un sondage CBS, a également pris soin d’organiser des dîners de gala «bipartisans». L’un d’eux honore son grand rival, le républicain John McCain.
Consensuel. Pas moins de quatre pasteurs ont été invités par Barack Obama pour prononcer des prières le jour et le lendemain de son entrée en fonction. Un record qui a déçu la toute petite minorité athée, qui avait espéré que le président-élu rejette ce mélange si américain entre la religion et la politique. D’autant que l’un de ces ecclésiastiques, le pasteur californien conservateur Rick Warren, n’est pas connu pour son ouverture d’esprit : il est opposé au mariage gay, qu’il a indirectement comparé à l’inceste et à la pédophilie. Pour éviter de braquer ses critiques, le très consensuel Obama a contrebalancé ce choix en sollicitant le premier pasteur ouvertement gay des Etats-Unis, Gene Robinson, pour bénir son investiture devant le Lincoln Memorial. L’un des bals officiels de dimanche soir était d’ailleurs réservé aux LGBT (homos, lesbiennes, bisexuels et transsexuels

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Pas de libelles par exemple
sinon je devrai les enlever