mardi 20 janvier 2009


Les gays attendent Barack Obama... au tournant

Alors que Barack Obama est officiellement investi président des Etats-Unis dans un climat de ferveur populaire, la polémique s'installe dans la communauté LGBT autour du boycott de la retransmission télévisée de la prière de l'évêque gay Gene Robinson suscitant une certaine expectative.

Si Barack Obama prend ses fonctions dans un véritable climat d'état de grâce aux Etats-Unis et au delà, son entrée en fonction est marquée par une polémique au sein de la communauté LGBT.

En effet, la non retransmission télévisée, dimanche, de la prière de l'évêque gay Gene Robinson par la chaîne HBO qui disposait des droits est imputée par la chaîne elle-même à l'entourage de Barack Obama.

Alors qu'elle était mise en cause, HBO a annoncé hier que consigne lui aurait été donnée de ne débuter la diffusion des cérémonies de dimanche qu'après le discours du prêtre gay par l'équipe du président élu contrairement au projet initial qui l'incluait. L'équipe d'Obama parle quant à elle d'un "malentendu", "regrette" la non-diffusion, mais ne dément pas formellement...

Des spectateurs présents au Lincoln Memorial disent aussi avoir eu beaucoup de difficultés à entendre correctement le discours de Robinson à cause de micros défaillants pendant son intervention.

Cette ombre au tableau soigneusement concocté par le nouveau président pour tenter de rallier à lui les composantes les plus hétéroclites et parfois les plus antagonistes de la société américaine sera encore ravivée par la présence aujourd'hui par la présence ultra-médiatisée, elle, du pasteur évangélique homophobe Rick Warren que la présence, dimanche, de Gene Robinson était censée contrebalancer.

L'entrée en fonction de Barack Obama risque donc de produire un sentiment mêlé chez les homosexuels américains qui ont voté à 70% pour lui, après lui avoir dans un premier temps préféré sa rivale démocrate Hillary Clinton.

Ce faux pas des cérémonies d'investiture fait suite à des interrogations qui ont jalonné la période de transition.

Les organisations LGBT ont déjà déploré que le nouveau président n'ait pas suffisamment ouvert son cabinet à des membres homosexuels pour mieux marquer sa volonté d'afficher leur intégration aux institutions et l'hypothèse selon laquelle l'urgence des dossiers économiques risque de retarder l'agenda LGBT promis par Obama se confirme jour après jour.

Les quatre grandes lois que le Congrès doit discuter - sur les crimes de haine, la non-discrimination dans le travail, le rappel du Don’t Ask, Don’t Tell et la non-interdiction constitutionnelle du mariage gay - ne sont pas remises en cause mais leur passage devant les parlementaires devrait se faire seulement après le vote des grandes lois économiques imposées par la crise financière internationale et les décisions militaires liées à la situation en Afghanistan.

Barack Obama a pris soin de mentionner les homosexuels dans son discours de dimanche célébrant le "renouveau de l'Amérique", mais la communauté LGBT est sans doute l'une des premières à attendre les actes du président investi avec une pointe d'appréhension, au delà de l'espoir de voir un président démocrate, issu d'une minorité accéder à la Maison Blanche.

Mis en ligne le 20/01/2009

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Pas de libelles par exemple
sinon je devrai les enlever