vendredi 6 février 2009

Trois contre un pour voler un ordinateur
Source :GOOGLE Actualités/vendredi 06.02.2009/ La Voix du Nord

Ils étaient trois. La victime, elle, était seule, aux abords d'un parc lensois. Ils en ont fait leur cible parce qu'ils étaient convaincus qu'elle était homosexuelle. Sans se priver de la frapper, ils l'ont dépouillée de son ordinateur et de son téléphone.
Trois contre un, ça n'a rien de glorieux. Farid R., 22 ans, n'en mène effectivement pas large, d'autant que là, c'est lui qui se retrouve seul pour être jugé : ses comparses sont déjà passés sur le gril mais lui, qu'on soupçonne d'avoir frappé la victime à coups de pierre, a eu droit à un traitement spécial. Le 25 février dernier, il rôdait aux abords du parc des Glissoires, à Lens. Le jeune homme se souvient du déroulement des faits : « L'idée est venue de nous trois. On savait que le quartier était fréquenté par des homosexuels. Je me suis désigné pour "faire la chèvre". » Le plaignant, lui, racontera aux policiers qu'il travaille à deux pas de là et se trouvait dans sa voiture, occupé à envoyer un message sur son téléphone portable. Au bout du compte, « peu importe que la victime appartienne à la communauté homosexuelle ou pas », tranche le procureur. Ce qui importe, c'est que ses agresseurs l'aient « ciblée ». Inadmissible. L'espace de quelques minutes, l'homme tombe à terre sous les coups. De pieds, de poings et même d'une pierre ou d'une brique, que Farid R. aurait brandie. Les photos valent tous les mots : des cicatrices, de larges plaies barrant le front... Non contents de le frapper, les trois lascars se sont enfuis avec un butin important : un ordinateur portable d'une valeur estimée à plus de 3 000 E, un téléphone portable, un chéquier... L'ordinateur, Farid R. a avoué l'avoir revendu pour 180 E à un type qu'il jure ne pas connaître. Pratique.

Reste à comprendre le pourquoi d'un tel comportement. « Vous n'aviez pas de passé de délinquant judiciaire », lui fait remarquer le président. « Je n'étais pas très bien », se borne-t-il à souffler. L'ordinateur a fini par être retrouvé mais en piteux état : sa réparation a coûté 680 E, et 250 E pour le téléphone. Me Guilbert-Fruleux, qui défend les intérêts de la victime, raconte « qu'il est très perturbé et envisage même de changer de travail et de quitter la région ».
« Rien contre les homosexuels »
Farid R. ne voit pas pourquoi, qui promet : « Je n'ai pas de mauvaises pensées envers les homosexuels. Ils ont des droits. C'est la plus grosse connerie que j'aie faite de ma vie mais j'ai compris. Il n'a pas de raison d'être angoissé, je ne recommencerai pas. Je lui demande pardon.
» Tout ceci débité avec fluidité, l'air de ne pas répéter une leçon apprise par coeur. Juste avant de lui laisser le dernier mot, le procureur n'avait pas laissé filtrer un soupçon d'indulgence : « Parler d'erreur de jeunesse est trop facile. Je requiers six mois. C'est sévère pour quelqu'un sans casier mais les faits sont graves, avec des violences sur la voie publique. » Le tribunal n'est pas allé aussi loin que les réquisitions du procureur, mais a prononcé une peine à la hauteur de la gravité des faits : 6 mois de prison, dont 4 avec sursis. La victime, elle, reçoit 500 E à titre de provision, en attendant qu'un expert se prononce sur les séquelles physiques de son agression. • I. M.

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Pas de libelles par exemple
sinon je devrai les enlever