samedi 27 décembre 2008

Les agresseurs attendaient leurs victimes sur le parking de Millonfosse qu'ils savaient être un lieu de rencontre।
Dans la nuit de lundi à mardi, deux homosexuelles ont été victimes d'une agression gratuite, à caractère homophobe et raciste. L'un, âgé de 25 ans, souffre d'une fracture du nez. Le second, 21 ans et aux origines maghrébines, a eu le bras fracturé. Les quatre agresseurs ont été interpellés (lire par ailleurs en page Région).
Il était aux environs de 23 heures quand Antoine et Djamel (*), deux amis homosexuels, quittent Lille pour rentrer chez eux, à Valenciennes. En route, sur l'A23, les deux hommes s'arrêtent sur l'aire de Millonfosse, qu'ils savent l'un et l'autre réputée comme lieu de rencontre. Mais Antoine devait consulter sa messagerie de téléphone portable.
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« Je n'avais pas confiance »
À peine stationné, juste le temps de s'allumer une cigarette, « je reçois des appels de phares d'un véhicule qui se trouvait derrière moi », témoigne Antoine, « le conducteur insistait et il s'est approché.
» Vitre baissée, une conversation s'engage. « Il nous a proposé de le suivre, d'aller plus loin, qu'on y serait plus tranquille », poursuit le jeune homme de 25 ans. Si les deux amis les suivent et répondent à l'invitation, ce n'est pas sans inquiétudes. « Je ne voulais pas qu'on y aille », indique Djamel, le bras en écharpe, « Ils étaient quatre dans la voiture, je trouvais cela malsain. » Une fois sur le parking de la mare à Goriaux, les choses se précisent pour Djamel : « Je n'ai pas du tout eu confiance et je suis resté dans la voiture. » Pourtant, Antoine suit l'un des quatre occupants du second véhicule jusque dans le sous-bois du parc naturel. Durant un quart d'heure, les deux hommes s'échangent des banalités. Son interlocuteur multiplie les allers et retour jusqu'au parking pour tenter de faire venir Djamel. Après une demi-heure, ce dernier inquiet décide de rejoindre son ami.
Tout s'accélère alors. Antoine est frappé d'un coup de tête au visage, sans sommation, avant de se prendre un coup de genou dans le ventre et de s'entendre dire « sale pédé ». Dès les premiers coups portés sur Antoine, Djamel réplique immédiatement pour défendre son ami. « Ils se sont alors acharnés à trois sur moi », explique le jeune maghrébin, Le quatrième étant resté dans son véhicule.
Chacune de leur côté, les deux victimes réussissent à s'échapper. Antoine se réfugie dans une maison toute proche, recueilli par un couple qui lui ouvre sa porte. Quand il revient sur les lieux de l'agression accompagnée de la police, Djamel n'est plus là. « J'ai réussi à m'enfuir, explique-t-il. Et j'ai marché jusqu'au centre de tri de La Poste, à Petite-Forêt », avant d'être pris en charge par les secours.
Les deux victimes sont aussitôt auditionnées. Les enquêteurs peuvent alors compter sur le numéro de plaque d'immatriculation qu'avait relevé Djamel, sur le trajet entre l'aire de Millonfosse et le parking de la mare à Goriaux. Et dès le mardi matin, la police procède à l'interpellation de quatre garçons, identifiés comme leurs agresseurs. Placés en garde à vue, les auteurs de l'agression - deux majeurs et deux mineurs - auraient reconnu le caractère homophobe de leur acte. L'un d'eux ajoutant même qu'il « n'aime pas les Arabes ». Les deux adultes ont été placés à la maison d'arrêt de Valenciennes en attendant d'être jugés lundi après-midi. Les deux mineurs seront quant à eux convoqués devant le juge des enfants.
tG. A.
(*) Il s'agit de prénoms d'emprunt

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Pas de libelles par exemple
sinon je devrai les enlever